Le doctorat, un rêve qui vire au….

Souvent, on associe l’apprentissage à une validation des acquis, jusqu’à un certain niveau, cela parait l’idéal, or,  au Doctorat, le diplôme n’est pas une finalité en soi.
Durant nos études, on balise les différentes possibilités, on revoit à la hausse, et souvent à la baisse nos ambitions tout en gardant en vue qu’une lutte bien plus difficile nous attend, une lutte contraignante sur un marché d’emploi hautement et malhonnêtement concurrentiel.
Les différentes générations ont cumulé assez d’expériences pour comprendre qu’une  thèse est un engagement onéreux en termes d’efforts et de ressources.  Certes, certaines subventions, et quelques bourses aident le doctorant à surpasser ses contraintes, essentiellement, bibliographiques, mais, pour diverses raisons, l’octroie de cette bourse n’est pas défini dans un calendrier annuel précis. Pour y pallier, certains étudiants à plein temps, se lancent dans des initiatives professionnelles afin de prévoir une quelconque rémunération, tandis que d’autres, préfèrent manifester pour une fonction face au parlement, bref, chaque doctorant a une façon particulière de pallier à ses soucis de recherche.
Je ne m’attends pas par cette ébauche à discuter des problèmes financiers de la recherche, mais plutôt, je souhaite exposer en clair certains aspects que la masse ignore et pour lesquels nous sommes souvent pénalisés.
En l’absence de projets gouvernementaux clairs, et de besoins précis, la formation doctorale devient une diplômassions, un investissement pour les jours à venir dont profitent essentiellement les fonctionnaires.
En effet, le doctorat, est bien plus accessible, mais, une recherche de qualité, et assez original requiert des ressources qu’un étudiant à plein temps ne peut se permettre. Avec l’importante massification des ressources numériques, l’accès au savoir n’est pas une tâche assez complexe, les moins studieux se contentent de plagier telle ou telle page, de tel ou tel document, et dans d’autres cas, ils prennent un travail dans une autre langue, le traduise, et y change le Nom de l’auteur, et le tour est joué. C’est malsain, mais cela existe encore de nous jour, encore bien plus souvent qu’autrefois, car à présent, on peut remonter à la source.
Je reviens à notre sujet, à l’âge du CEdoc, contrairement aux UFR, les études doctorales durent de trois à cinq ans. Souvent, la répartition se fait comme suit :
Première année :
Semestre 1 :
Délimitation des hypothèses.
Définition du cadre théorique de la recherche.
Recherche documentaire. (comptes rendu et fiches de lecture)
Analyse des besoins et fiches de lecture.
Semestre 2 :
Analyse des besoins et étude de l’état des lieux :
Préparation des outils de recherche : (enquête et entretien direct, exploitation des rapports, documents officiels et thèses en rapport avec le sujet).
Deuxième année :
Semestre 1 :
Recherche documentaire complémentaire pour envisager une antithèse.
(Compte rendu/fiche de lecture)
Synthèses de lecture
Réalisation d’un prototype destinée à un groupe pilote.
Semestre 2 :
Traitement et analyse des données
Délimitation des besoins et conception d’un plan d’action.
Définir les objectifs généraux de la recherche.
Définir les objectifs spécifiques de la recherche.
Définir les moyens, les ressources et le mode opératoire.
Définir le contenu à rédiger en fonction des résultats obtenus.

Troisième année :
Semestre I:
Evaluation de l’expérience.
Analyse des résultats de l’expérience et remodélisation des ressources en cas de besoin et de l’expérience.
Semestre II :
Rédaction de la première version de la thèse.
Correction et rédaction finale de la thèse.
En effet, vu de cet angle là, une thèse n’est pas aussi compliqué, mais sincèrement, j’invite les doctorants inscrits en première année à voir cela, et penser à ce qu’ils ont fait cette année ?
Où en sont-ils ?
La formation doctorale ne se réduit plus de nos jours à une thèse à rédiger, mais également à une masse horaire à valider. Il s’agit de 200 heures de formation répartis en deux blocs, 80 heures de formations complémentaires, et 120 heures de formations initiales. Le souci qui se pose, et ce n’en est pas vraiment un quand on est assez motivé, c’est que l’administration offre quelques heures de formation, il revient au doctorant de prendre l’initiative d’organiser une journée d’étude, un colloque ou même un séminaire. Encore là, c’est une gymnastique, que certaines administrations facilitent au maximum, tandis que d’autres, cela est plus proche d’une forteresse aux remparts pointus.
Un autre aspect tout aussi contraignant, à savoir les publications. Certains CEdocs exigent deux publications minimums. Parfois, dans des revues indexées. Une démarche assez compliquée, et souvent pénalisante. Pour y remédier, certaines facultés, par le biais du service culturel, collecte les demandes de publications, une démarche assez longue est de vigueur :
Le doctorant remet une copie à son directeur de thèse, l’encadrant corrige le document, remet à son étudiant chercheur, une autorisation de publication, ce dernier la remet au service culturel, qui à  son tour remet des copies à un comité de lecture qui vérifie, selon certains critères, la validité du document, enfin, ce dernier peut paraitre sur la revue de la faculté.
Je ne pense pas que j’aurai besoin de poser cela dans une grille chronologique, les délais d’interaction entre les différentes organes sont proportionnelles à divers facteurs que je ne saurai résumer.
Revenant à la durée que requiert une thèse, ceux parmi vous qui se reconnaissent, affirmeront avec moi, qu’une thèse, avec tous les paramètres connues, et ceux que je vous laisserai découvrir ne se fait pas en trois ans. Oui, c’est une vérité que je ne pourrai nier. On a beau trimé-je m’excuse pour le mot – mais, on ne peut finir sa thèse au bout de la troisième année.
C’est une affirmation déroutante, je l’avoue, mais par cet essaie, je veux surtout que les doctorants à plein temps, parmi nous fassent de leur mieux pour aboutir à ce rêve, certes, on se sent seul, on a beau avoir un excellent directeur de thèse, mais tout dépend essentiellement de nous, je pourrai bien m’amuser à énumérer des cas sociaux particuliers, on est pas là, pour nous arrêter là-dessus, mais plutôt pour aller de l’avant, car au bout d’un certain temps, on se rend compte que toutes les débauches auxquelles nous sommes confrontées émane essentiellement de notre perception, de notre jugement pas assez avisé, et surtout d’un confort illusoire que l’absence d’une véritable conscience favorise.
Jamal BENALI
Doctorant, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines,





No comments:

Post a Comment