Comment faire face au blocages lors de la rédaction de la thèse ?



1) Se fixer des objectifs spécifiques et atteignables

2) L'écriture libre et la méthode par brouillons successifs

3) Établir un horaire de travail structuré

4) Rechercher les exceptions

5) Essayer quelque chose de différent

6) Porter attention à votre discours interne

1) Se fixer des objectifs spécifiques et atteignables

Si vous vous sentez bloqué, bloquée, la première chose à faire est de diminuer vos objectifs d'écriture. Pourtant, avec le temps qui passe, le sentiment de devoir « vous rattraper » vous poussera probablement à vouloir faire l'inverse, mais cela a généralement pour effet d'augmenter la pression et de perpétuer le blocage. Fixez-vous au départ des objectifs de rédaction très petits et faciles, une partie bien spécifique à la fois : faites attention de ne pas trop vous en demander, vous devez vous désensibiliser graduellement.

Vous ne pouvez vous attendre à rédiger une bonne partie de votre mémoire ou de votre thèse en quelques jours, comme cela pouvait être le cas pour les travaux écrits faits dans le cadre de vos cours (ex. : écrire intensivement la majeure partie du travail pendant une fin de semaine). La tâche est de trop grande envergure pour être approchée de cette façon.

Privilégiez des périodes d'une durée de deux ou trois heures pour la rédaction, et complétez votre journée avec d'autres tâches. Cette approche est souvent plus productive à long terme. Le texte Les défis de la gestion du temps aux cycles supérieurs pourrait vous être utile.

2) L'écriture libre et la méthode par brouillons successifs

Cette méthode consiste à écrire ce qui vous vient à l'esprit sans vous arrêter et sans vous préoccuper de la cohérence des idées ou de la syntaxe. Même si les idées générées semblent confuses, elles deviendront de plus en plus claires en écrivant. La tendance à relire et réécrire sans cesse les mêmes paragraphes est antiproductive. 


Lorsque vous débutez l'écriture, ayez en tête que vous rédigez d'abord pour vous-même, afin de résumer ce que vous savez et les informations obtenues suite à vos lectures et vos recherches. En écrivant votre première version, vous verrez à ce que vos idées soient mieux consolidées et bien présentées, et à ce que votre lecteur puisse bien vous comprendre. Écrivez plus que moins, sans critiquer votre travail à ce stade-ci, jusqu'à ce que vous ayez atteint votre objectif d'écriture pour cette journée.

Voici à titre d'exemple les étapes qui pourraient être suivies en utilisant cette méthode :

a) Écrivez librement : générez les idées principales, écrivez tout ce qui vous vient à l'esprit pour une section donnée
b) Triez et organisez les points selon une structure
c) Formulez les idées en phrases complètes et en paragraphes, améliorez les transitions (rédaction de votre première version)
d) Relisez et corrigez votre première version
e) Révisez et améliorez vos versions subséquentes (jusqu'à votre version finale) 

 

3) Établir un horaire de travail structuré

Il importe de vous créer des habitudes d'écriture constantes (ex. : quatre demi-journées par semaine). Visez la régularité dans la rédaction, peu importe que vous sentiez l'inspiration ou non. La continuité dans la tâche d'écriture est importante puisqu'elle permet de conserver vos idées actives dans votre esprit et de diminuer le degré d'anticipation et d'anxiété face à la tâche. Cela vous évite d'osciller entre des périodes de surproductivité (pouvant conduire à l'épuisement) et à l'inverse, des périodes d'aversion pour l'écriture. Écrire régulièrement et lentement favorise la construction des idées : écrire produit des idées, qui favorisent l'écriture, qui entraîne l'émergence d'autres idées... La rédaction ne doit pas occuper toute la place, mais votre travail ne doit idéalement pas non plus être laissé de côté pendant de longues semaines.


  Commencez votre journée par la période d'écriture. Plutôt que d'attendre un état d'inspiration pour écrire, tentez de vous placer dans des conditions favorables (ex. : endroit adéquat, où le risque d'interruption est limité). Préparez votre esprit au travail intellectuel, en vous laissant une période de réchauffement (ex. : relire la partie rédigée la veille).

En outre, l'écriture est une tâche où le rejet et la critique sont courants. Elle offre peu de récompenses immédiates. Assurez-vous de vous offrir des récompenses pour ce qui a été accompli plutôt que des punitions pour les objectifs non atteints. Revoyez les objectifs fixés si ceux-ci ne sont que rarement atteints. Les loisirs ou activités qui vous font plaisir sont une bonne source de récompense, si vous vous les accordez après un effort (et non avant !).

 

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4) Rechercher les exceptions

Observez-vous et posez-vous ces questions : quels sont les moments où le blocage ne se manifeste pas ? Où êtes-vous naturellement plus productive, productif ? Identifiez ce qui fonctionne pour vous, comment vous avez procédé lors de ces moments. Tentez de reproduire les conditions dans lesquelles vous avez le sentiment d'avoir avancé et ressenti de la satisfaction face à votre travail. 



5) Essayer quelque chose de différent

Si les solutions tentées jusqu'à présent s'avèrent peu efficaces, essayez quelque chose de différent de ce que vous avez l'habitude de faire. Changez d'environnement (ex. : travailler dans un bureau plutôt qu'à la maison). Écrivez à la main si vous avez l'habitude d'écrire à l'ordinateur, enregistrez-vos idées en parlant sur un dictaphone. Changez l'ordre dans lequel vous rédigez vos sections (ex. : commencer par une section plus facile, ne pas s'acharner à rédiger l'introduction en premier).

6) Porter attention à votre discours interne
Les pensées qui vous habitent avant, pendant et après vos périodes de rédaction ont un impact sur votre motivation et votre satisfaction. Essayez d'entretenir un discours encourageant face à vos efforts, parlez-vous comme le ferait un entraîneur sportif, qui serait derrière vous pour vous soutenir dans l'atteinte de votre objectif. Pour une meilleure compréhension du lien entre votre mode de pensée et vos états émotifs, lisez le texte Stress, anxiété et perceptions : maîtriser les pensées toxiques.









Rédigé par :
 Véronique Mimeault, psychologue

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